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Rapport du CSTS : Refonder le rapport aux personnes "Merci de ne plus nous appeler usagers"

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[18 juin 2015] Partant des réalisations faites à partir des années 1990 pour valoriser la parole des personnes en difficulté, le rapport du Conseil supérieur du travail social fait le constat suivant : "malgré tous les apports, il existe encore un écart important entre le principe de la participation des « usagers » et la pratique"…

Le texte avance qu’il est nécessaire de redéfinir d’abord les rapports aux personnes : "La notion de refondation est reprise en référence au Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale".

- Le rapport dresse dans une première partie un état des lieux des discours et des intentions, ainsi que des terminologies utilisées dans différents contextes pour qualifier les personnes. Il relève à ce titre que le terme « usager » est à la fois le plus utilisé dans tous les secteurs et le plus contesté, notamment par les intéressés, en raison de ce qu’il évoque (usagé, assujetti, incapable…).

- Il étudie, dans une deuxième partie, les difficultés de l’accès aux droits, de prise en compte du point de vue des personnes concernées, et la question du non-recours aux prestations et services.

- Il questionne dans la troisième partie la capacité et les moyens des professionnels à envisager autrement la place des personnes au sein de la sphère sociale et professionnelle. Il propose une forme d’intervention appelée « travail social en résonnance » qui donne ampleur, force et vigueur aux initiatives des « usagers ».

- Dans une quatrième partie, le rapport met en exergue différentes expériences qui démontrent la contribution des personnes accompagnées aux politiques sociales et à leur gouvernance. Mais il souligne que ce sont encore trop souvent les citoyens les plus insérés, instruits, engagés qui s’investissent dans la démocratie participative.

- Enfin, une cinquième partie rappelle que pour faire exister vraiment la participation, il faut que la démarche conjointe d’évaluation suppose une inscription dans un espace d’expression et de coopération qui doit être sécurisé des deux côtés.

Le rapport avance en conclusion douze préconisations dont :
- Donner la priorité à l’accès aux droits et à l’application des textes existants ;
- Proscrire du vocabulaire officiel le mot « usager » quand il n’est pas référé explicitement à un objet, un dispositif ou une politique ;
- Développer l’accompagnement de la démarche participative de toutes les personnes aidées ou accompagnées au‐delà du périmètre de la lutte contre la pauvreté ;
- Identifier des lignes budgétaires pour faciliter la participation.

* Lire le rapport du CSTS, publié en février 2015

Rapport Refonder le rapport aux personnes (PDF - 2.7 Mo)