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> Accueil > Ressources > Bibliothèque des rapports > « Croissance et inégalités », les écarts se creusent selon le rapport 2008 de l’OCDE
[23 octobre 2008] Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé dans trois pays sur quatre ces deux dernières décennies. C’est ce que constate un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
"Croissance et inégalités" réunit de nombreuses analyses de la distribution des ressources économiques dans les pays de l’OCDE.
Les données présentées sur la distribution des revenus et la pauvreté couvrent, pour la première fois, l’ensemble des 30 pays de l’OCDE au milieu des années 2000. En outre, des informations sur les évolutions observées depuis le milieu des années 80 sont fournies pour environ deux tiers d’entre eux.
Cet ouvrage décrit également les inégalités dans divers domaines (tels que le patrimoine des ménages, les modes de consommation ou les services publics en nature) qui sont généralement exclus des analyses classiques sur la distribution des ressources économiques entre les individus et les ménages.
Selon ce rapport de l’OCDE, la croissance économique au cours des 20 dernières années a davantage bénéficié aux riches qu’aux pauvres. Dans certains pays, notamment l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la Finlande, l’Italie et la Norvège, l’écart s’est également accentué entre les riches et la classe moyenne.
Les pays où l’éventail des revenus est large connaissent généralement une pauvreté monétaire plus marquée. En outre, la mobilité sociale joue moins dans les pays à fortes inégalités, notamment les États-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni, alors que dans les pays nordiques, où les revenus sont répartis plus équitablement, on observe davantage de mobilité sociale.
Lors du lancement de ce rapport à Paris, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a mis en garde contre les problèmes dus aux inégalités et souligné la nécessité, pour les gouvernements, de s’y attaquer : « Une inégalité croissante est un germe de division. Elle polarise les sociétés, elle crée une fracture entre les régions des pays et elle creuse dans le monde un fossé entre les riches et les pauvres. L’accroissement des inégalités de revenu bloque l’ascenseur social, les personnes talentueuses qui travaillent dur obtenant plus difficilement la récompense qu’elles méritent. Il n’est pas possible d’ignorer ces inégalités croissantes ».
C’est le nombre de personnes peu qualifiées et faiblement instruites sans emploi qui est l’une des principales causes des inégalités de revenus. Un autre facteur est la multiplication des personnes qui vivent seules et des familles monoparentales.
Certaines catégories sociales ont été plus favorisées que d’autres. La population qui se trouve proche de l’âge de la retraite a connu la plus forte progression des revenus ces 20 dernières années et la pauvreté a diminué parmi les retraités dans un grand nombre de pays. En revanche, la pauvreté des enfants a augmenté. (Selon la définition de l’OCDE, il y a pauvreté lorsque chaque membre d’un ménage a un revenu inférieur à la moitié du revenu médian, corrigé de la taille de la famille).
Pour les enfants et les jeunes adultes, la probabilité de pauvreté est aujourd’hui supérieure de 25 % à celle de l’ensemble de la population. La probabilité de pauvreté pour les ménages monoparentaux est trois fois plus élevée que pour la moyenne de la population. Or, les pays de l’OCDE dépensent trois fois plus pour la politique familiale qu’il y a 20 ans.
Dans les pays développés, les gouvernements ont augmenté les impôts et dépensent davantage pour les prestations sociales afin de compenser la tendance à plus d’inégalités. Selon le rapport, les inégalités se seraient encore aggravées plus rapidement sans ces dépenses.
Comme l’a fait valoir M. Gurría, il faut s’attaquer autrement à ce problème. « Bien que la fiscalité et les transferts restent importants dans un grand nombre de pays de l’OCDE pour redistribuer les revenus et réduire la pauvreté, nos données confirment leur perte d’efficacité ces dix dernières années. Vouloir combler les lacunes de la distribution des revenus uniquement par une augmentation des dépenses sociales revient à traiter les symptômes et pas la maladie. »
« Si les inégalités se sont aggravées, c’est en majeure partie à cause des changements qui se sont produits sur le marché du travail. C’est là que les gouvernements doivent agir. Les travailleurs peu qualifiés rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver un emploi. Accroître l’emploi est le meilleur moyen de réduire la pauvreté », a déclaré M. Gurría.
Améliorer le niveau d’instruction est aussi un excellent moyen d’obtenir une croissance qui, sur le long terme, bénéficie à tous, et pas seulement aux élites ; tel est l’un des constats du rapport. À court terme, les pays doivent prendre des mesures plus efficaces pour que leur population trouve un emploi et que les familles qui travaillent perçoivent des prestations qui augmentent leurs revenus salariaux, au lieu de dépendre de prestations de chômage, d’invalidité et de préretraite.
Pour consulter les notes détaillées par pays, visiter le site www.oecd.org/els/social/inegalite.
N° ISBN :
9789264044203
341 pages
Date de publication :
Octobre 2008