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> Accueil > Ressources > Bibliothèque des rapports > L’état du mal-logement en France : rapport 2009 de la Fondation Abbé Pierre
[4 février 2009]
L’augmentation de la population âgée suscite de multiples interrogations chez les acteurs du logement. Le minimum vieillesse actuel se situant au-dessous du seuil de pauvreté (normes européennes), les personnes âgées sont appelées à se retrouver en grand nombre parmi les exclus. Comment et où se loger quand les ressources diminuent ou lorsque survient la perte d’autonomie ?
D’autre part, deux ans après l’annonce de son instauration, on dispose enfin des premiers éléments permettant de s’interroger sur les espoirs suscités par le Droit au logement opposable et sur la portée des politiques publiques qui accompagnent sa mise en œuvre.
L’année 2008 aura été marquée par une profonde crise économique et financière dont les victimes les plus douloureusement frappées proviennent des catégories sociales les plus défavorisées.
Cette crise, qui impacte lourdement le pouvoir d’achat des ménages, vient encore aggraver des situations tendues, nées de la difficulté à trouver et conserver un logement dans une France qui manque cruellement de solutions à leur proposer et qui refuse par ailleurs de se doter des logements accessibles en nombre suffisant.
Un nouveau droit au logement (Dalo) existe pourtant, mais son opposabilité (la possibilité pour les personnes d’avoir recours à la justice si un logement ne leur est pas proposé), effective depuis le 1er décembre 2008, ne garantit pas encore, loin s’en faut, aux publics prioritaires l’obtention d’un toit, faute de logements mobilisables.
Dans ce contexte inquiétant, certaines problématiques deviennent davantage alarmantes encore. C’est le cas dans les territoires d’exclusion, les “quartiers sensibles”, où l’on constate une dégradation générale des conditions de vie, d’habitat et une absence de perspective résidentielle, renforcée par une légitime sensation d’abandon par les pouvoirs publics.
C’est le cas également de l‘évolution difficile des conditions de logement des personnes âgées. Ce phénomène, plus inattendu, n’en est pas moins préoccupant tant les indicateurs soulèvent désormais de nouvelles inquiétudes, après une période de notre histoire récente où l’on savait se montrer plus soucieux de nos aînés.
Alors que la situation sociale se durcit, le mal-logement touche plus sensiblement et plus durablement les plus fragiles de nos concitoyens pour lesquels les intentions ne peuvent suffire. C’est ce que la Fondation Abbé Pierre tente de montrer, tout en ouvrant des perspectives possibles grâce à des propositions adaptées aux divers besoins identifiés.
“Le logement, disait l’abbé Pierre, est une question de justice”. Il est aussi, avant toute chose, une question humaine. Il est primordial que chacun, dans ses responsabilités, sache se hisser à la hauteur d’un tel enjeu.
Pour en savoir plus : www.fondation-abbe-pierre