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> Accueil > Ressources > Bibliothèque des rapports > Publication du rapport 2011 de l’Observatoire de l’accès aux soins de Médecins du Monde
[6 novembre 2012] En 2011, la Mission France est présente dans 29 villes avec 101 programmes, à partir desquels l’association témoigne des conditions de vie et des difficultés d’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de grande précarité et/ou d’exclusion.
Les principaux constats évoqués dans ce rapport annuel sont issus du recueil de données organisé dans les Centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso), mais une grande partie d’entre eux est corroborée par les données recueillies dans le cadre des actions mobiles.
Dans la continuité de 2010, le rapport de Médecins du monde indique que l’année 2011 a été marquée par de nouvelles restrictions en matière d’accès aux soins et aux droits pour les personnes les plus démunies, et tout particulièrement les étrangers en situation précaire.
Les Centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du Monde ont enregistré une augmentation de leur activité de 8 % entre 2010 et 2011, et de 17 % depuis 2004. Les personnes accueillies dans les Caso connaissent par ailleurs des conditions de vie particulièrement précaires : 99 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté et la plupart connaissent des difficultés de logement majeures.
Ces difficultés de logement ne sont pas sans répercussions sur l’état de santé physique et psychique des personnes. Des problèmes de santé sont ainsi générés et/ou aggravés par les mauvaises conditions de vie des personnes. Celles-ci sont en partie dues au déficit toujours criant de places en hébergement d’urgence et de logements pérennes dotés d’un accompagnement médico-social. Il est, pour cette raison, essentiel de renforcer les dispositifs existants et en particulier les Permanences d’accès aux soins (Pass), tout en améliorant la prévention sanitaire par le biais d’outils adaptés aux personnes en situation de précarité et/ou d’exclusion.
Le rapport de Médecins du Monde condamne l’existence de multiples obstacles à l’accès aux droits et aux soins. La barrière de la langue, la méconnaissance des droits et des structures délivrant des soins, les difficultés administratives et financières générées par l’augmentation constante du reste à charge laissé par l’Assurance maladie et les obstacles à l’accès à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sont autant de freins qui ont pour conséquence un renoncement et/ou un retard aux soins. Ce renoncement est d’autant plus important chez les personnes mal-logées et les patients étrangers en situation irrégulière.
Parmi les mineurs eux-mêmes, qui devraient selon la loi pouvoir bénéficier sans délai d’une couverture maladie, nombreux sont ceux qui ne bénéficient d’aucun dispositif de soins ou connaissent des situations de mal-logement. Or, il est reconnu aujourd’hui que ces situations peuvent avoir des conséquences sur la santé et nuire au développement et à l’épanouissement des enfants.
Ainsi, la complexité de l’ensemble du système et la succession des réformes opérées en 2011 freinent l’accès aux soins de premiers recours des populations précaires, les conduisant souvent à un véritable parcours du combattant, au mépris des droits humains et des impératifs de santé publique. Ces contraintes d’accès aux soins sont pourtant un non-sens économique, car se soigner plus tard pour des soins plus lourds revient plus cher à la collectivité.
* Lire la synthèse du rapport 2011 de l’Observatoire de l’accès aux soins de Médecins du Monde (octobre 2012) :
* Lire le rapport 2011 de l’Observatoire de l’accès aux soins de Médecins du Monde :