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"Tous concernés : pourquoi moins d’inégalité profite à tous" (OCDE, 2015)

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[1er juin 2015] Le nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dresse le constat que les inégalités, en France, ont augmenté plus nettement que dans d’autres pays entre 2007 et 2013.
Les inégalités de revenu ont atteint des niveaux record dans la plupart des pays de l’OCDE et se maintiennent à des niveaux plus élevés encore dans de nombreuses économies émergentes, selon le rapport 2015.

Cet ouvrage met en lumière les conséquences des politiques actuelles de consolidation budgétaire et celles des mutations du marché du travail sur les revenus. Il s’interroge également sur les liens entre les inégalités et la croissance économique et sur la concentration du patrimoine selon les pays de l’OCDE.

La pauvreté monétaire, les inégalités de patrimoine et les inégalités de revenu sont autant d’indicateurs qui permettent à l’OCDE de caractériser les situations des pays membres.

Quelles sont les particularités de la France ?

En France, les inégalités sont proches de la moyenne OCDE. Cependant, elles ont augmenté plus nettement que dans d’autres pays entre 2007 et 2013 (1.4 pp, comparé à 2.3 pp aux États-Unis et 0.2 pp en Allemagne).

La pauvreté monétaire a certes augmenté mais au même titre que dans de nombreux pays de l’OCDE(+1pp), toutefois on constate que les 10 % de personnes ayant les revenus les plus faibles ont plus sévèrement subi la crise, tandis que les 10 % de ceux ayant les revenus les plus élevés ont vu leur revenu augmenter de 2% par an en moyenne entre 2007 et 2011. C’est légèrement plus que dans l’ensemble des pays de l’OCDE (+ 1 %).

Le rapport montre que le phénomène de concentration est plus marqué encore en termes de patrimoine, ce qui ne fait qu’accentuer la situation globale de désavantage des ménages à faible revenu. En 2012, les 10% les plus aisés en termes de patrimoine détiennent la moitié du patrimoine net des ménages, ce qui coïncide avec la moyenne au sein de l’OCDE. Les 40% les plus pauvres détiennent moins de 2% du patrimoine, ce qui est inférieur à la moyenne dans l’OCDE (3.3 %).

De plus, entre 2007 et 2013, l’emploi dit non standard [1] a progressé de 1,7 % en moyenne, alors que l’emploi standard a diminué de 1,3 %. Or, comme dans beaucoup d’autres pays, les personnes occupant ces emplois non standards sont pénalisées en termes de rémunération par rapport aux personnes occupant des emplois standards. En comparaison avec d’autres pays de l’OCDE, le fait d’occuper ces emplois non standards, et plus particulièrement les temps partiels, constitue moins en France un tremplin vers l’emploi. Et les femmes, plus souvent concernées par ces emplois, sont de plus en plus jeunes à se retrouver dans ces situations. Contrairement à un certain nombre de pays, l’écart salarial entre femmes et hommes ne s’est pas réduit en France depuis 2000.

Néanmoins, il est noté que les impôts et les prestations sociales atténuent considérablement les inégalités de revenu marchand ; celles-ci baissent de 33 % en France contre 27 % en moyenne dans l’OCDE.

Sur le site de l’OCDE
- Lire le rapport 2015 et sa synthèse.
- Consulter la plaquette sur le rapport de l’OCDE (en français)
- Télécharger le premier chapitre du rapport qui résume les principaux résultats

Tous concernés, ch1 (PDF - 1.2 Mo)



- Consultez aussi le support d’intervention présenté pendant la réunion plénière du CNLE du 10 décembre 2015 :

Présentation OCDE - Tous concernés (Powerpoint - 2.8 Mo)


Notes

[1c’est à dire les contrats temporaires, le temps partiel et les indépendants